Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
Épanouir et éduquer
Je souhaitais terminer cette année de blog en revenant sur le dernier Café Psy du 12 décembre, Comment élever nos enfants ?, qui aurait tout aussi bien pu s’intituler Comment s’élèvent nos enfants ?, la nuance n’est pas anodine, bien sûr. Tout d’abord parce que la période est un peu, beaucoup, celle des enfants, et que la nouvelle année qui s’annonce nous offre une belle métaphore de ce que permet une naissance au monde : comment gravir ce grand escalier qui se présente à nous, en somme.
Pour filer la métaphore de l’escalier, il y a des vérités — oui, il y en a quelques-unes — qui sont bonnes à rappeler :
1.Personne ne montera l’escalier à notre place.
2.Nous ne le monterons pas tous de la même manière.
3.Nous ne pourrons pas le monter tout seul, surtout au début.
Et l’on en revient aux enfants : il ne faut jamais oublier que chaque enfant porte en lui des tempéraments qui lui sont propres. Les tempéraments (ou personnalités primaires) constituent une structure neuronale irréversible, qui nous prédispose à une manière d’agir purement individuelle et inconditionnelle, dont l’enthousiasme, le désir, la joie, la fougue, la persévérance dans l’échec sont des expressions courantes. Ce serait dommage d’en réduire l’accès à nos chérubins, non ?
Mais les tempéraments constituent un territoire limité qui ne permet pas toujours de faire face aux aléas de la vie. Heureusement, chaque enfant porte en lui une structure neuronale en devenir, les caractères (ou personnalités secondaires), qui lui permet de diversifier le territoire de ses tempéraments ainsi que de se protéger des échecs éventuels. Mais attention, pas trop ! Car cette structure neuronale repose sur des conditionnements plus négatifs que positifs (parce qu’il suffit d’une fois pour mourir selon notre schéma neurobiologique !) qui, en excès, entraveront nos actions motrices, aussi bien celles issues de nos tempéraments que celles issues de nos caractères.
Alors éduquer (du latin educere, littéralement ex-ducere, conduire à l’extérieur de soi, autrement dit hors de ses tempéraments), oui bien sûr, mais avec discernement et pas plus qu’épanouir, parce que d’une certaine manière, comme l’écrit si bien Oscar Wilde, nous sommes tous des fleurs ou des arbres, nous sommes d’abord ce que nous sommes et nous ne sommes pas tous de la même fibre (c’est à dire de mêmes tempéraments).
Nous, adultes, parents, enseignants, éducateurs, ne sommes pas nos enfants. Nos enfants sont faits pour nous survivre, dans tous les sens du terme.
Je souhaite à tous, pour 2012, un bel épanouissement, étant entendu que nous sommes tous éduqués, car il n’est jamais trop tard pour bien faire !
Photo : l’escalier du Passage Pommeraye à Nantes, vanté par les Surréalistes
mercredi 28 décembre 2011