Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
Trouver sa place ?
J’entends souvent : « j’aimerais enfin trouver ma place ». Trouver sa place a un côté très rassurant, en effet, et cela peut apporter un certain repos, quand on n’en peut plus, mais, comme le faisait remarquer Laborit, le système nerveux étant fait pour agir, cela est-il vraiment souhaitable ?
Car qui peut jamais savoir qui il est vraiment ? Et qui peut réellement y prétendre ? N’est-ce pas là l’œuvre et le piment de toute une vie ?
Il n’est pas dit, en effet, que l’on puisse savoir qui on est vraiment avant d’avoir fait son temps. Si jamais on y parvient ! Cela pourrait paraître désolant que de l’affirmer, comme cela pourrait servir un scepticisme qu’il est parfois de bon ton d’afficher quant à la maîtrise de nos existences. Pourtant, il n’y a pas plus réjouissant ! Cela signifie que notre existence possède un potentiel d’évolution et d’ouverture inépuisable, infini, sans cesse à découvrir, et qui ne repose pas seulement sur l’opération du Saint-Esprit (« Le Saint-Esprit n'inspire pas les gens intelligents », disait Anatole France), mais qui provient de ce qui nous constitue et nous structure sur le plan neuropsychologique, et que l’on peut apprendre à connaître et intégrer.
Nous ne sommes pas cantonnés (condamnés, oserais-je dire) à un moi déterminé et limité, lequel d’ailleurs ? Certains aimeraient bien nous y assigner parfois, quand ce n’est pas nous-mêmes ! Dans quel but ? Ce n’est que rendu vers la fin de sa vie que l’on pourra éventuellement se dire « voilà qui je suis », et encore, cela ne sera fonction que de ce que l’on aura eu le temps, la chance, la possibilité, mais l’envie aussi de faire ou d’explorer.
En d’autres termes : nous devenons, sans cesse nous devenons, ça se passe rarement comme prévu, mais nous devenons. Ce que nous sommes, qui est infini, et ce que nous ne sommes pas, aussi, qui nous enferme. N’est-ce pas cette question-là, plutôt, qu’il faut pouvoir arbitrer ?
Photo : la Place Royale, à Nantes
mardi 19 avril 2011