Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
L’art de vivre en suspension
Je viens de lire un petit livre étonnant, car il fait écho, sous un angle très littéraire, à la pratique psychothérapeutique. Son titre ne pouvait que m’interpeller, bien sûr : L’inquiétude d’être au monde. Un de ses deux points d’ancrage est la célèbre phrase de l’écrivain suédois Stig Dagerman, écrite en 1952 : «le besoin de consolation que connaît l’être humain est impossible à rassasier.» L’auteur du petit livre étonnant, Camille de Toledo, en fait l’interprétation suivante : « il n’y a pas de remède à notre inquiétude. Ne cherchons pas dans le monde la parole, le mot, la figure de la consolation. Essayons de nous tenir, dans l’inquiétude, sans nous soumettre. Ne déléguons plus nos vies aux consolateurs. »
Oui, ne fuyons pas ce qui nous effraie en nous réfugiant dans les bras hypocrites de la consolation et des faux espoirs, ceux qui nous font croire qu’il est possible «d’être délivrés du risque, du mal, de la pluie qui tombe en plein été [...] de la peur, de la mort, et finalement, de la vie », mais «tenons-nous dans l’inquiétude» pour faire face à ce qui nous effraie et devenir les véritables acteurs de nos vies, pour adapter nos vies à ce que nous sommes, et non pour nous adapter vaille que vaille à nos vies. Tel est le programme.
Camille de Toledo ajoute, plus loin, en évoquant l’enfant qu’il a été :
« Qui m’a préparé à vivre dans cette inquiétude ?
Quelle école, quel professeur
m’ont enseigné l’art de vivre en suspension,
sans origine ni destin ? »
L’art de vivre en suspension, c’est assez joli, et c’est un magnifique projet d’éducation et de développement de la personne, je trouve ! Celui qui consiste à mobiliser les capacités de notre cerveau préfrontal ! C’est là, la principale tâche de l’être humain, à présent.
Photo : Manhattan, quand on est en suspension dans le ciel!
mercredi 11 janvier 2012