Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
Choisir
La nature sauvage n’offre pas la même étendue de possibilités que le monde fabriqué par l’être humain. Choisir correspond à une situation humaine par excellence, éminemment complexe parfois, à laquelle il est difficile ou peu probable de répondre par ses instincts ou sa spontanéité qui sont, eux, simplexes ! Moins on a appris à se servir des capacités humaines permettant d’appréhender la complexité des possibilités qui s’offrent à nous, et plus on aura de mal, avec le temps, à choisir, même dans les situations les plus simples, comme par exemple choisir entre différents gâteaux ! Ou plus on fera d’erreurs (parce qu’une attitude simplexe ne répond que par chance à une situation complexe) qui finiront, également avec le temps, par nous paralyser dès qu’un choix se présentera à nous.
Les trois principaux verbatims qui reviennent chez les personnes ayant des difficultés à faire des choix sont symptomatiques de ces défauts d’humanité, et non de capacités humaines, on peut donc toujours s’en remettre :
•«Je veux être sûr», parce que je m’imagine implicitement que ma sécurité vitale est en jeu ; c’est l’abus de certitude et le défaut... d’incertitude ! Se mettre dans l’état d’esprit d’incertitude ne signifie pas qu’on n’est sûr de rien, non — il y a des choses sur lesquelles on peut compter, que l’on peut préparer —, mais qu’on ne peut pas tout prévoir. Le pire, comme le meilleur, n’est jamais sûr ! “Tout” peut arriver, oui, mais est-il sûr que “tout” arrive ?
•«Je ne sais pas», parce que je m’imagine implicitement qu’il n’y a que le résultat qui compte et que je me trouve devant plusieurs possibilités ; c’est l’abus d’empirisme et le défaut... de responsabilité ! Se mettre dans l’état d’esprit de responsabilité c’est chercher à savoir pour quoi (en deux mots) on fait les choses, par rapport à quoi, ce qu’on veut vraiment avant même toute notion de résultat, c’est “la clarté du projet initial”, et même si le résultat a son importance. Mais comment réussir sans “projet de jeu” ?
•«J’ai peur», parce que je m’imagine implicitement que m’engager et me tromper, errer, avoir tort, c’est assumer une solitude irrémédiable, peu cohérente avec nos instincts sociaux ; c’est l’abus de grégarité et le défaut... d’individualité ! Se mettre dans l’état d’esprit que nous sommes des individus à part entière et pas seulement comme faisant partie d’un groupe, c’est se préparer à faire les choses pour soi et non par rapport aux autres, mais pas plus contre eux ! Pourquoi nous en voudraient-ils de faire nos propres pas ? Et que penserions-nous de quelqu’un qui nous apprécierait pour nos seules réussites ?
Incertitude, responsabilité et individualité sont donc les trois capacités humaines qui nous permettent de choisir vraiment, les trois défis de nos défauts d’humanité face aux choix. Et si «choisir, c’est se priver du reste», comme le disait très bien André Gide, choisir, quelle qu’en soit l’issue, c’est aussi profiter de l’essentiel : découvrir, comprendre, changer, anticiper, diriger, maîtriser, aimer ou donner, entre autres !
Photo : devanture d’une pâtisserie au Chelsea Market de New York à Manhattan
vendredi 28 mars 2014