Un Psy et Coach à Nantes
Frédéric LE MOULLEC
Je recueille ici des phrases triées sur le volet depuis des années, qui me semblent révéler des exactitudes allant dans le sens de la thérapie et de l’émancipation de la personne, et par-là même, de celui du monde humain. Je les puise principalement dans la littérature au gré de mes lectures, c’est à dire auprès d’auteurs qui n’ont rien à voir avec les métiers de la psychologie et qui ne peuvent donc être formés, ou plutôt “déformés” peut-être, par un savoir ou des compétences sans doute trop intéressés.
Ces phrases inspirent ma recherche dans l’aide que je peux apporter aux personnes qui me consultent. Peut-être vous parleront-elles. Ou peut-être pas. Mais puisque vous êtes là, prenez le temps de les lire et de les méditer, d’autant plus si elles vous échappent...
N.B. : Pour plus de clarté, je les ai classées selon les sept grands moyens, d’après moi, de l’action thérapeutique et de l’émancipation de la personne, en ayant toujours en tête cette phrase fondatrice que nous a laissée André Gide dans son Journal :
« Il n’y a pas de problèmes ; il n’y a que des solutions. L’esprit de l’homme invente ensuite le problème. Il voit des problèmes partout. »
(parce que c’est par là, hélas, que tout commence) :
« accueillir
ce qui falaise en nous
les fissures
le fragile
et cet élan vers le ciel »
« Rien de commun, rien de vulgaire dans la souffrance des hommes. Si on la comprend bien, elle devient phare, phare unique. »
« La souffrance n’est qu’un signe. Elle est signe d’une erreur que nous avons commise, elle est signe que nous avons fait quelque chose contre la Vie en nous. »
« Si l’on souffre, ce n’est jamais par ce que l’on a créé, c’est pour ce que l’on tait. »
« devant l’obstacle
tu verras
on se révèle »
Alain Bashung
(parce qu’il faut se tenir là où nous sommes, pour en sortir vraiment)
« Ce n’est pas en t’y efforçant que tu guériras. Prends à pleins bras ton malaise ou ton angoisse, et ramène-les sur toi, avec dignité, comme une toge. »
« On ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’éprouver pleinement. »
Marcel Proust
« Essayons de nous tenir, dans l’inquiétude, sans nous soumettre. »
« Garde intacte ta faiblesse. Ne cherche pas à acquérir des forces, de celles surtout qui ne sont pas pour toi, qui ne te sont pas destinées, dont la nature te préservait, te préparant à autre chose. »
« Le vent se lève !... Il faut tenter de vivre ! »
« Allons, petite. Ne pleure pas, murmura Frank.
— Pourquoi ? Je peux être malheureuse si je veux. Ça, tu n’as pas à essayer de le faire partir. Ça ne doit pas partir. C’est juste aussi triste que ça doit l’être et je ne vais pas fuir la vérité uniquement parce qu’elle fait mal. »
« Le désert pour nous ? C’était ce qui naissait en nous. Ce que nous apprenions sur nous-mêmes. »
Antoine de Saint-Exupéry
« Je porte en moi les blessures des batailles évitées, ce sont des blessures qui ne cicatrisent jamais. »
« Ce fut la peur qui le rendit courageux. »
« J’avais peur et j’espérais récolter les fruits de ma peur. »
« Il ne s’agissait pas d’accepter le monde extérieur. Je l’avais toujours accepté. Trop même. La vraie difficulté était de m’accepter. Même quand je n’étais pas la meilleure. Même quand je faisais des erreurs, perdais, tombais, pleurais... »
« Ce qui est en cause dans la démantibulation d'un cerveau, c'est notre dépendance linguistique et sociale. Les perturbations qu'elle peut induire dans le corps peuvent revêtir, bien sûr, un caractère psychologique. Mais si ce qui fait mal en nous, c'est le lien social, si rien ne se révolte contre lui, si tous ces procédés — les médicaments, les assurances sociales — arrivent à débrancher complètement la révolte, on ne rompra pas la cause du mal. »
(parce que « c’est par le jugement qu’on est vaincu »)
« La souffrance est un miroir tendu par un ange — savoir lire, alors. »
« Je sais désormais que nous ne souffrons pas des faits en eux-mêmes mais seulement des conséquences de leur interprétation. De là que la souffrance, à son tour, peut elle aussi prendre fin. »
« Il y a un indicible bonheur à savoir tout ce qui en l’homme est exact. »
« On n’est pas seul dans sa peau. »
« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur les choses. »
« Le danger ne vient pas de ce que nous ignorons, mais de ce que nous tenons pour vrai et qui ne l’est pas. »
« Je ne crois pas que nous ayons saisi la chance du blanc. Je ne crois pas à la table rase. Je ne crois pas que nous soyons à nouveau neuves et neufs. Eprouvés oui, et lucides nous le devrions. »
« L’essentiel s’apprend toujours par ce que perçoivent les yeux attentifs et le sentiment vivant. »
(parce que le système nerveux a besoin d’air, lui aussi)
« L’imagination est le commencement de la création. On imagine ce qu’on désire, on veut ce qu’on imagine, et enfin, on crée ce que l’on veut. »
William Shakespeare
« L’art des images à la fois parvient à désassocier la convention dans chaque langue et permet de réassocier le langage au fond de la nature. »
« Toute pensée, après peu de temps, arrête. Pense pour échapper ; d’abord à leurs pensées-cul-de-sac, ensuite à tes pensées-cul-de-sac. »
« Qui m’a préparé à vivre dans cette inquiétude ?
Quelle école, quel professeur
m’ont enseigné l’art de vivre en suspension,
sans origine ni destin ? »
« Pour s’en sortir, il n’y a pas de recettes miracles. Comme certains le prétendent. Comme certains l’espèrent. Mais il existe quelque chose de bien plus précieux que les simples recettes : la force des mots. Ceux qui permettent de dire mille et mille fois les mêmes choses, les mêmes instants, les mêmes incertitudes, les mêmes regrets... Ceux qui parfois disparaissent et dont on a toutefois besoin pour vivre. Ceux qu’on peut chercher pendant des années, et qui un jour réapparaissent pour nommer l’innommable. Les mots servent à retrouver le fil perdu. »
« La déconstruction de Derrida s'est modelée selon l'exigence d'une impossibilité radicale de se soumettre à un Sens unique, final, achevé. Aucun sens n'accomplit le sens, mais le sens au contraire se joue toujours dans sa propre réouverture. »
SE LAISSER ALLER
(parce que notre système nerveux est fait pour nous animer, de lui-même)
« Expérimentez, n’interprétez jamais.»
« Il n’y a pas de chemin, il n’y a que les traces de tes pas. »
« J’accepte la grande aventure d’être moi. »
Simone de Beauvoir
« Une œuvre d’art est le produit unique d’un tempérament unique. Sa beauté vient de ce que son auteur est ce qu’il est. En aucun cas de ce que les autres veulent. »
Oscar Wilde
« La liberté dont elle parlait, c’était la conquête de soi. Ce n’était pas un état naturel. Ne la connaissaient que ceux qui voulaient tout risquer pour y parvenir, et se rendaient compte que sans elle, la vie n’est qu’une succession d’appétits, jusqu’au jour où les dents vous manquent. »
« Ne compte que sur toi-même. Tu es libre. Rien ni personne n’est obligé de te secourir à part toi. Sème dans ton propre jardin. Tu es jeune, tu es une femme, ce qui implique de sérieuses restrictions dans les deux cas, mais tu es aussi une personne. Ne laisse pas Lenore ni un petit ami insignifiant, et sûrement pas un médecin démoniaque, décider qui tu es. C’est ça, l’esclavage. Quelque part au fond de toi, il y a cette personne libre dont je parle. Trouve-la et laisse-la faire du bien dans le monde. »
« Si un contemplatif se jette à l’eau, il n’essaiera pas de nager, il essaiera d’abord de comprendre l’eau. Et il se noiera. »
« Aller jusqu’au bout, ce n’est pas seulement résister, mais aussi se laisser aller. »
PERSISTER
(parce que « il faut beaucoup de fois pour vivre »)
« Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage. »
« Ai toujours essayé, ai toujours échoué. Qu’importe ! Essayer encore, échouer encore, échouer mieux. »
« Je continue parce que ça rate. »
« Je réussis ou j’apprends. »
Nelson Mandela
« Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas. »
« L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle se propage et se multiplie. »
Gandhi
« Moi un 45 tours de vinyle, je commence à en penser quelque chose au bout d’un mois quand je l’ai entendu 25 fois : comment on peut avoir un avis sur un truc qu’on a écouté une fois ou deux ? »
« L’individu est comme la vague qui se soulève à la surface de l’eau. Elle ne peut s’en séparer tout à fait. Et elle retombe très vite dans la masse solidaire qui l’engloutit. Elle retombe toujours dans le mouvement irrésistible de la marée qui la porte. Mais pourquoi ne pas se soulever encore et encore et encore ? »
« Liu Xie a écrit : les répétitions peuvent être nécessaires pour préparer l’élan. Il faut savoir compter au moins jusqu’à trois. C’est tout. »
« L’eau parle sans cesse et jamais ne se répète. »
ATTENDRE
(parce qu’il n’y a pas que le résultat qui compte)
« L’attente commence quand il n’y a plus rien à attendre, ni même la fin de l’attente. L’attente ignore et détruit ce qu’elle attend. L’attente n’attend rien. »
« La fin justifie les moyens ? Cela est possible. Mais qui justifiera la fin ? À cette question que la pensée historique laisse pendante, la révolte répond : les moyens. »
« Attendre. C’est mon verbe à vingt ans, un infinitif sec sans trace d’angoisse, sans bavure d’espérance. J’attends à vide. »
Frédéric Le Moullec - © 2015 / 2018