Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
Un Psy et Coach à Nantes et Paris
Frédéric LE MOULLEC
Individualité
Il ne faut jamais oublier que si l’être humain vit en groupe, c’est d’abord avant tout parce qu’il est un animal d’un genre particulier : un mammifère. C’est d’ailleurs probablement le mot mamelle, propre aux mammifères, qui a fondé le mot amour. Mais c’est bien notre humanité, tout aussi probablement intronisée et soutenue par l’émergence du cerveau préfrontal et dont on peut considérer la déclaration universelle des droits de l’homme comme le point d’orgue à ce jour, qui a permis de dépasser nos instincts grégaires et nous reconnaître les uns et les autres comme des individus à part entière, à la fois semblables et différents, autrement dit comme des êtres singuliers pouvant exister aussi par eux-mêmes.
Cette capacité à se reconnaître comme un individu à part entière est la sixième et dernière de nos capacités préfrontales. Compte tenu de nos origines grégaires largement entretenues et même développées depuis des millions d’années, ce n’est pas toujours la plus facile à solliciter. Elle est pourtant décisive dans notre faculté à développer la confiance en soi comme en les autres, une confiance à toute épreuve qui n’exclut donc pas la méfiance pour autant, mais une méfiance ouverte, prête à se remettre en question. Car la fonction centrale du cerveau préfrontal est l’adaptation.
Cette individualité préfrontale correspond à «l’individualisme véridique» que décrit Oscar Wilde dans L’âme humaine, et dont j’ai déjà parlé ici. C’est un individualisme qui ne s’affranchit pas du groupe et de ses liens sociaux, bien au contraire, mais qui les intègre dans un rapport d’égalité vraie, aussi bien entre l’individu et la société qu’entre les individus eux-mêmes, au-delà des statuts en tout genre et autres classes sociales.
S’individualiser c’est donc se positionner librement, en son âme et conscience, comme on dit, dire JE, faire appel à ses aspirations ou inspirations personnelles. Il peut être judicieux parfois de s’extraire par la pensée de l’image du groupe pour accéder à l’individualité, en se disant par exemple : “et si j’étais tout seul, qu’est-ce que j’en penserais vraiment ?” C’est ce qui va nous permettre d’avoir une opinion, de prendre des décisions que l’on sera prêt à assumer quoi qu’il arrive, d’agir et de s’engager. Tiens, tiens, ne serait-ce pas la responsabilité qui pointerait le bout de son nez ?
Il n’y a pas de responsabilité sans individualité, oui, et il n’y a pas de liberté sans responsabilité. La liberté est l’expression suprême de l’humanité. Une liberté capable d’intégrer toutes les contraintes.
Photo : publicité pour une banque ou quand les financiers voient juste !
jeudi 15 décembre 2011